Le voyage de William Turner

 

sur la Loire (1826)

 

En France, on vit de l’idée que l’on se fait du passé ; en Angleterre, tout reflète le souci de la nouveauté et du progrès

William Hazlitt (1778 – 1830), écrivain et critique littéraire britannique 

 

 

 

 

 

 

Au début du XIXème siècle, les amateurs d’art et les artistes anglais se passionnent pour les paysages de France où ils apprécient une forme de pittoresque authentique qu’ils ne trouvent plus chez eux, la Grande Bretagne ayant entamé sa révolution industrielle depuis plus d’un demi-siècle. Le voyage de France devient alors incontournable

 William Turner, le plus grand peintre anglais de son temps, n’échappe pas à cette vogue lorsque, pour la sixième fois, il traverse la Manche à la fin de l’été 1826 pour remonter la Loire de Nantes à Orléans. Ce voyage s’inscrit dans un vaste projet éditorial consistant à éditer des recueils compilant les fleuves et rivières d’Europe. Les croquis et aquarelles réalisés in situ par l’artiste sont ensuite repris à l’atelier, puis gravés pour être publiés dans The Turner’s Annual Tour.

 

Tout en constituant un riche témoignage sur la vie du fleuve au début du XIXème siècle, la vision singulière, entre topographie et « sublime, que Turner donne de la Loire est très intéressante pour comprendre la démarche de l’artiste, mais aussi, plus largement, ce qu’est le paysage en peinture.